mercredi 20 mai 2015

Bibeu et Humphrey à l'hôpital



Le mois dernier, nous étions à l’hôpital pédiatrique de Limoges pour des représentations de 
"Bibeu et Humphrey", des visites dans les chambres et des ateliers clown avec les enfants. Retour sur une semaine peu ordinaire, très riche en rencontres et en émotions


Dès notre arrivée, nous avons monté notre yourte sur le parvis de l’hôpital, affirmant ainsi d’entrée la présence de Bibeu et d’Humphrey dans les lieux. Au cours de la semaine nous y avons joué cinq représentations, pour les enfants hospitalisés, leurs frères et sœurs et leurs parents, mais aussi quelques seniors de l’ephad voisin. L’espace exigu de la yourte a, de fait, beaucoup renforcé le caractère intimiste du spectacle. Et si les représentations étaient très perturbées - allées et venues d’enfants qui avaient rendez vous pour des soins, curieux qui venaient nous rejoindre en cours de spectacle… - paradoxalement ces événements qui auraient pu être intempestifs sont venus renforcer l’intensité du spectacle, grâce à cette possibilité qu’ont les clowns d’exploiter le moindre  "accident" pour nourrir le rire ambiant. Bref, des représentations hautes en couleurs, particulièrement uniques et intenses.

Bibeu et Humphrey sont également allés rendre visite aux enfants qui ne pouvaient pas quitter leurs chambres. Là encore, ce sont des moments très forts que nous avons vécu, avec les enfants mais aussi avec leurs parents (ce à quoi nous nous attendions moins). Nous avons pu y développer des moments d’improvisations allant de la douce berceuse au punk le plus débridé. Entre autres, nous garderons longtemps dans nos têtes, ces dix minutes d’improvisation musicale avec cette petite autiste qui jusque-là ne communiquait pas avec le personnel de l’hôpital (Bibeu à l’accordéon, Humphrey à la clarinette et elle au banjolélé).

Les ateliers nous ont permis de rencontrer autrement les enfants et les ados, en leur permettant de s’évader d’une autre manière. Là encore de beaux moments de partage.


La force de ce projet tient certainement au fait qu’il avait été très bien réfléchi en amont par l’équipe de l’hôpital (Stéphanie Thurillet en tête – infirmière initiatrice du projet -) et par le Sirque de Nexon, spectacle + visites + atelier, rendant le projet complet et pertinent. L’appui des blouses roses (qui se sont investies financièrement et humainement) est aussi à souligner.


Pour nous, il ressort de cette expérience une espèce d’évidence. Si l’hôpital et les clowns - et plus généralement le spectacle - sont a priori deux univers à mille lieues l’un de l’autre, ils se nourrissent mutuellement. L’hôpital est un lieu dans lequel on ne vient pas pour rire, mais le rire est humain et vital, si bien que dès qu’on l’y convoque, il ne se fait pas attendre, et est d’autant plus fort.